La Grenouille avait raison

De James Thierrée

du 05 avril au 08 mai 2016

Durée 1h20 sans entracte , Salle François-Simon

" La grenouille avait raison. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Et ni les années qui passent, ni cette scène qui me hante joyeusement ne m'apprennent au fond pourquoi on fait ceci ou cela sur ce grand bateau ivre que l'on appelle théâ... (ce mot a besoin de vacances). Pourquoi on accroche des fils aux cintres à jardin plutôt qu'à cour, pourquoi mon corps s'articule en général à l'envers du naturel, pourquoi ce qui est catégoriquement prévu rarement se réalise ? Hein ? Et puis surtout pourquoi on imagine une histoire et on l'entreprend ? Je n'en sais rien.

Avec ce spectacle, il y a de minuscules mystères qui vont en avaler de grands, cela est clair. On parlera par détour d'une créature souterraine qui, curieuse des hommes, leur fit confiance et fut trahie, son cœur brisé. On imaginera en représailles une fratrie kidnappée et emprisonnée, sous la surveillance d'un kaléidoscope caractériel. Et pour finir on trempera nos pieds fourbus dans le lavoir - ascenseur révélateur d'aspirations. Je fais du théâtre pour ne pas avoir à expliquer ce qui remue à l'intérieur, plutôt pour rôder autour. Donc rôdons si vous le voulez bien. Vivons ensemble, ici, quelques instants, des choses insensées qui ont peut être du sens, à l'horizon du bout de notre nez. La grenouille nous le dira. "

James Thierrée 

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La Compagnie du Hanneton

 

Retour sur cinq spectacles, à travers les yeux de leur créateur, leurs spectateurs, et leurs artistes :

1998 – La Symphonie du Hanneton
« La Symphonie du Hanneton ne ressemble à rien d’exactement identifiable, comme le sont nos songes. Farandole d’images fortes… Homme dont la tête part en fumée, qui perd ses jambes, ses bras, mais pas son sang-froid. Violoniste qui glisse à toute vapeur, entremêlant volutes musicales et volutes jambières… Prima donna égarée, poupée éperdue, évadée d’un autre spectacle qu’elle ne saura jamais rejoindre. On traverse les miroirs, on saute comme d’autres parlent… On célèbre le printemps… » Henry Clément, journaliste

2003 – La Veillée des Abysses
« Un coup de vent. Une bourrasque, et les voilà qui sont jetés par jardin comme des bois flottés qui échouent sur les grèves les jours de tempête. Six garçons et filles, beaux comme l’aube au printemps, nerveux, déliés, athlétiques. Ils nous conduisent en un monde étrange où les lois de notre jolie planète n’ont plus cours. » Armelle Héliot, journaliste

2007 – Au Revoir Parapluie
« Alors, c’est l’histoire de quoi ? C’est l’histoire d’une histoire (d’une histoire, d’une histoire, d’une histoire…) qui ne se raconte pas. Elle est intime, donc très pudique, presque farouche ! Elle se trouve là où tout commence, quand un être en aime un autre, et que les saisons valsent à contretemps… contre le temps, tout contre. Brûler la chandelle par les deux bouts, encore un tour s’il vous plaît ! Au manège, on peut… au théâtre aussi. Ainsi pensent les faiseurs d’illusions. » James Thierrée

2009 – Raoul
« J’aimerais, lorsque le temps viendra, un soir de préférence, vous exprimer mon envie de danser librement, de trembler pour parler, d’abattre les murs, de voler au secours, faire grincer les cordes arides, galoper mes bras et jambes, dormir debout bien allongé, rencontrer les bêtes infréquentables, engueuler la belle musique, libérer l’étoile, gifler mes mauvaises pensées (…). Ce serait un spectacle où la solitude aurait pour miroir l’abondance et la foule, et où cette foule cacherait au sein des fragments singuliers dont elle est composée des désirs fous de liberté, de rencontres et d’évasion. Tout cela en retour reflété sur un : Raoul. » James Thierrée

2013 – Tabac Rouge
« Un enfant se regarde dans un miroir
Son œil rit noir
Mécontent, il regarde le revers pour voir
Si cette Forme est un corps
Mais il ne voit qu’un mur lisse
Ou la toile d’une araignée méchante
Sombre, il regarde de nouveau sa Forme
Dans le miroir, une lueur sur le verre. »
Pier Paolo Pasolini

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Avec James Thierrée, Valérie Doucet interprète, contorsionniste et équilibriste, Samuel Dutertre interprète, Mariama chanteuse, Yann Nedelec comédien, Thi Mai Nguyen danseuse

Scénographie et musique originale James Thierrée, Coordination technique Anthony Nicolas, Son Thomas Delot, Lumières Alex Hardellet et James Thierrée, Costumes Pascaline Chavanne, Marionnette Victoria Thierrée, Plateau Samuel Dutertre et Anthony Nicolas, Habillage et plateau Sabine Schlemmer, Assistantes à la mise en scène Pénélope Biessy et Sidonie Pigeon, Assistante à la scénographie Laura Léonard, Constructions, fabrications et confections Thomas Delot, Samuel Dutertre, Fabrice Henches, Anthony Nicolas, Sabine Schlemmer, Monika Schwarzl, Matthieu Bony, Olvido Lanza Bermejo, Simon Zaoui, Patrick Lebreton et Camille Joste, Peintures et patines Marie Rossetti Production et coordination Emmanuelle Taccard et Sidonie Pigeon

Production déléguée La Compagnie du Hanneton/Junebug

Coproductions Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, Célestins – Théâtre de Lyon, Radiant-Belle- vue, Théâtre du Rond-Point Paris, Théâtre de la Ville Paris, Théâtre Royal de Namur, La Coursive Scène nationale de La Rochelle, Sadlers Wells Londres Crying Out Loud, L’arc Scène nationale Le Creusot, Opéra de Massy, Odyssud Blagnac, Théâtre de Villefranche sur Saône, La Comédie Clermont-Ferrand, Théâtre Sénart, Espace Jean Legendre – Théâtre de Compiègne, Le Festival international d’Edimbourg. La Compagnie du Hanneton est conventionnée par le Ministère de la Culture D.G.C.A et soutenue par la Fondation BNP Paribas.
Ce spectacle bénéficie du soutien de JTI.

Le Théâtre de Carouge-Atelier de Genève remercie son partenaire de création :

L'équipe artistique au complet

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Horaires des représentations

Mardi, mercredi, jeudi et samedi : 19h
Dimanche : 17h

Relâche tous les vendredis

James Thierrée
James Thierrée est né en 1974 au bord du lac Léman. Il a pour ancêtres deux illustres artistes et pour parents deux doux rêveurs, inventeurs du Cirque Invisible. Alors, avec sa sœur Aurélia, ils se cachent dans une valise pour découvrir le monde depuis les salles de spectacle. En 1998, à tout juste 24 ans, il fonde sa compagnie et signe sa première mise en scène, La Symphonie du Hanneton. Dix-sept ans et cinq créations après, son univers unique et virtuose a tourné dans le monde entier. C’est une chance et un honneur que le prochain chapitre de cet artiste puisse s’écrire dans nos murs. James Thierrée s’apprête à poser ses valises à Carouge pour sa nouvelle création. De ce spectacle en devenir, nul ne sait ce qu’il sera sinon qu’il sera question d’une famille, « une petite fratrie partie, loin des néons »… et cela prend un sens tout particulier dans ce Théâtre qui depuis 2008 a accueilli Victoria Chaplin, Jean-Baptiste et Aurélia Thierrée, respectivement mère, père et sœur de cet artiste.

Autour de "La Grenouille avait raison"