Karamazov

d'après Les Frères Karamazov
de Fédor Dostoïevski

Mise en scène de Jean Bellorini

du 01 novembre au 13 novembre 2016

Durée 4H30 avec entracte , Salle François-Simon

Du mardi au samedi à 19h
Dimanche à 17h

À partir de 12 ans

Spectacle en français

With English surtitles on November 9th, 11th and 12th

« Alexéi Fiodorovitch Karamazov était le troisième fils d’un propriétaire foncier de notre district, Fiodor Pavlovitch, dont la mort tragique, survenue il y a treize ans, fit beaucoup de bruit en son temps et n’est point encore oubliée. » Première ligne du roman et tout est dit. Un père va mourir et c’est un de ses fils qui commettra l’innommable. Dostoïevski, dans ce qui restera son chef-d’œuvre absolu, déroule implacablement les mécanismes qui conduiront au drame.

“Alexéi Fiodorovitch Karamazov was the third son of a property tycoon in our district/neighbourhood, Fiodor Pavlovitch, whose tragic death thirteen years ago caused a big stir at the time and has not been forgotten to this day.” The first line of the story explains everything. A father is to die and the person responsible for the unspeakable act is one of his sons. In this, his absolute masterpiece, Dostoïevski. implacably unravels the complex mechanism leading up to the tragedy.

QUESTION À JEAN BELLORINI

Après Victor Hugo, Rabelais, Bertolt Brecht, Ferenc Molnár et Odön von Horváth, comment Dostoïevski s’inscrit-il dans votre parcours ?

Rabelais puis Dostoïevski, c’est comme un prolongement. La Bonne Âme du Se-Tchouan puis Les Frères Karamazov, c’est plus qu’un prolongement : Dostoïevski pose la question de la nécessité de Dieu, qui n’est pas soulevée dans La Bonne Âme du Se-Tchouan. C’est cela qui chamboule tout, qui chamboule le rapport au Bien et au Mal. Ce qui est magnifique dans Les Frères Karamazov, c’est qu’on sonde profondément la Justice et l’Injustice, et surtout la question : quelle justice ? Ce qui m’intéresse, c’est la contradiction : comment, en tant qu’intime, en tant que petit être dans cet immense monde, on croit faire les bons choix, on se trompe et on meurt de culpabilité, dans une obsession d’honnêteté absolue ; et comment, quand on s’applique à être honnête, on appartient quand même à une société qui ne l’est pas. Le salut ne se rachète pas, c’est un mensonge. Cette opposition raconte l’injustice citoyenne et l’injustice divine.
Il n’y a justice sur aucun des plans.

Propos recueillis par Marion Canelas, avril 2016

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Avec François Deblock Alexeï Fiodorovitch Karamazov, Mathieu Delmonté Capitaine Sneguiriov, Karyll Elgrichi Katerina Ivanovna, Jean-Christophe Folly Dmitri Fiodorovitch Karamazov, Jules Garreau Nikolaï Krassotkine, Camille de La Guillonnière Khokhlakova / Procureur, Jacques Hadjaje Fiodor Pavlovitch Karamazov, Blanche Leleu Liza, Clara Mayer Grouchenka / Smourov, Teddy Melis Grigori Vassilievitch / Juge, Emmanuel Olivier Pianiste, Marc Plas Pavel Fiodorovitch Smerdiakov, Benoit Prisset Starets Zossima / Batteur, Geoffroy Rondeau Ivan Fiodorovitch Karamazov
et en alternance Emilio Benno Besson, Lalo Polak et Emiliano Rodriguez dans le rôle d’Ilioucha

Traduction André Markowicz, Adaptation Jean Bellorini et Camille de La Guillonnière, Scénographie et lumière Jean Bellorini, Costumes et accessoires Macha Makeïeff, Création musicale Jean Bellorini, Michalis Boliakis et Hugo Sablic, Création sonore Sébastien Trouvé, Coiffures et maquillages Cécile Krestchmar, Assistanat à la mise en scène Mélodie-Amy Wallet

Le texte est publié aux Éditions Actes Sud, collection Babel

Production Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis

Coproduction Festival d’Avignon, La Criée-Théâtre national de Marseille, Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, Scène nationale du Sud-Aquitain – Bayonne, Théâtre de Caen, Théâtre Firmin Gémier / La Piscine–Pôle National des Arts du Cirque d’Antony et de Châtenay-Malabry, Opéra de Massy, Comédie de Clermont-Ferrand–Scène nationale, Maison de la Culture d’Amiens-Centre européen de création et de production, Maison des Arts André Malraux Scène Nationale de Créteil et du Val-de-Marne, Scène nationale de Sète et du Bassin de Thau, Grand R–Scène nationale de la Roche-sur-Yon, Les Treize Arches-Scène conventionnée de Brive, Espace Jean Legendre - Théâtre de Compiègne–Scène nationale de l’Oise en préfiguration. Avec le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis et de la Région Île-de-France

Jean Bellorini

Jean Bellorini est originaire de Suisse. Formé à l’École Claude-Mathieu, il suscite l’intérêt d’Ariane Mnouchkine qui le prend littéralement sous son aile. Très vite, toute la profession le courtise et en quelques années on le retrouve à l’affiche du Théâtre National de l’Odéon-Ateliers Berthier, du Théâtre du Rond-Point et du Théâtre des Quartiers d’Ivry. Son répertoire mêle des adaptations de romans, avec Le Quart Livre de Rabelais (Paroles gelées, 2012 – Molière du meilleur spectacle 2014) ou encore Les Misérables de Victor Hugo (Tempête sous un crâne, 2010), aux pièces du répertoire, Yerma de Lorca, Oncle Vania de Tchekhov, La Bonne Âme du Se-Tchouan de Brecht (Molière du meilleur metteur en scène 2014), en passant par des auteurs contemporains, Valère Novarina, Pauline Sales, Jean-Pierre Siméon. Début 2016, il met en scène Le Suicidé de Nikolaï Erdman avec la prodigieuse troupe du Berliner Ensemble.

Son théâtre est à l’image de son temps : musique et comédiens survoltés embarquent le spectateur dans un bouillonnement d’énergie et de vitalité. C’est foisonnant, profond, et ça touche au cœur. Il est nommé en 2014 à la tête du Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis.

Autour de "Karamazov"

  • Journal No.2

    «En traduisant, j’essaie de faire attention aux bizarreries, aux tournures théoriquement impropres. Je me dis que, justement, ce sont ces «erreurs» qui peuvent construire une interprétation.» ANDRÉ MARKOWICZ

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